La lutte contre la désinformation climatique au coeur des priorités de la COP 30
Lors de la COP30, qui s'est tenue à Belém au Brésil en novembre 2025, douze pays, dont la France, la Belgique, le Brésil, le Canada, l'Allemagne et l'Espagne, ont signé la première Déclaration sur l’intégrité de l’information sur les changements climatiques. Cette initiative marque une première dans la lutte contre la désinformation climatique.
Pour la première fois, l'intégrité de l'information devient une priorité lors d’une conférence des Nations unies sur le climat
Engagements des signataires :
- Combattre la désinformation : Les pays signataires s'engagent à lutter contre les informations erronées et trompeuses, le harcèlement en ligne et le greenwashing.
- Protéger les acteurs clés : La déclaration vise à protéger les journalistes, scientifiques et chercheurs spécialisés dans le climat, souvent ciblés par des attaques.
- Promouvoir des informations précises : Les signataires s'engagent à promouvoir des informations fondées sur des preuves concernant les questions climatiques.
Contexte et motivations :
- Impact de la désinformation : La désinformation climatique nuit à l’intégrité des informations, réduit la compréhension du public et retarde les mesures urgentes contre le changement climatique.
- Appel à des mesures concrètes : La déclaration appelle les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les universités et les bailleurs de fonds à prendre des mesures concrètes pour contrer la désinformation.
Cette initiative est considérée comme une étape importante dans la lutte contre les obstacles à l'action climatique, devenant une priorité lors de cette conférence des Nations unies sur le climat.
« Les changements climatiques ne sont plus une menace pour l'avenir, c'est une tragédie du présent », a déclaré le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva à Belém. « Nous vivons à une époque où les obscurantistes rejettent les preuves scientifiques et attaquent les institutions. Il est temps d'infliger une nouvelle défaite au déni. »
« Ils contrôlent les algorithmes, sèment la haine et répandent la peur. Ils attaquent les institutions, la science et les universités. Il est temps de vaincre une fois de plus les négationnistes »
« Nous devons lutter contre la désinformation, le harcèlement en ligne et le greenwashing », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres
« Sans accès à des informations fiables sur les perturbations climatiques, nous ne pouvons espérer les surmonter. Grâce à cette initiative, nous soutiendrons les journalistes et les chercheurs qui enquêtent sur les questions climatiques, parfois au péril de leur vie, et nous lutterons contre la désinformation liée au climat qui sévit sur les réseaux sociaux », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO, lors du lancement de l'initiative.
« Les diffuseurs de désinformation sur le climat ne se contentent pas de nier le changement climatique. Ils sapent l’action climatique en attaquant personnellement les chercheurs, les scientifiques et les journalistes, en remettant en question le consensus scientifique sur le changement climatique et en créant de faux récits sur les solutions climatiques. », a indiqué Charlotte Scaddan, conseillère principale des Nations Unies
Un média condamné en France
Une chaîne d’information continue, CNews, a été condamnée en France à une amende de 20 000 euros pour avoir laissé s’exprimer sans contradiction à l’antenne un économiste affirmant qu’il n’y avait pas de lien entre activités humaines et réchauffement climatique. Il s’agit d’une première dans la lutte contre la désinformation sur le climat.
Récemment un rapport, publié conjointement par Data For Good, Science Feed back et Quota climat, a montré comment en France certains médias propagent à grande échelle des informations fausses ou biaisées afin de discréditer les solutions au réchauffement climatique.
Pendant huit mois, entre janvier et août 2025, ces trois ONG ont cartographié cette désinformation et ont repéré 529 cas de mésinformation climatique et 19 narratifs de désinformation. Ces narratifs portent sur trois domaines principaux : l’énergie, dont les énergies renouvelables (70%), la mobilité, dont la voiture électrique ou les zones à faibles émissions (10%) et l’action de la France dans l’action climatique mondiale (9%).